1/1/1987 Unknown Source
Cure
Le succès arrivé au terme d’un long chemin hasardeux n’a pas changé la troublante volonté d’explorer sans jamais faire de sur-lace que manifestent depuis leurs débuts, les « Cure » de Robert Smith.
Difficile de ne pas s’extasier en écoutant jusqu’á la lassitude les 18 titres du double « Kiss Me Kiss Me Kiss Me ». D’abord ce son, ce plaisir évident de détourner les instruments reconnaissables entre tous. Pourtant, les imitateurs ne manquent pas aujourd’hui.
Ce nouvel album n’a pas la rudesse du chef-d’oevre que constituait « Pornography » mais les temps aussi ont changé. Les « Cure » ne sont pas à la mode. Ils ont inventé une mode. La voix de Smith se glisse toujours avec la même suave subtileté dans les méan-? Obsédantes et sournoises de « Kiss », succède avec un même bonheur communicatif, l’accent psychédélique de « If Only Tonight We Could Sleep » ou l’efficité de « Hey You! ». « Les Cure » ne se contentent pas d’emprunter à ce qui existe ou a existé, ils réécrivent. Dans cet esprit, ils ont pour « King Sugar » et le long développement instrumental de « The Snake Pit » poussé leur introspection au maximum, quitte à laisser au passage quelques fans de la dernière heure au bord du chemin.
« How Beautiful You Are », « Just Like Heaven », plus conventionnels, ne font qu’asseoir un peu plus encore ce groupe qui, assurément, a de beaux jours devant lui. « Kiss Me Kiss Me Kiss Me » doit déja occuper la tête du Top 50 où d’était installée à retardement ?